vendredi 28 novembre 2008

Jura 12e (1) .....Chapelle-des-Bois



Chapelle-des-bois, un village de montagne que je n'oublierai pas.

Enfin une fromagerie.
J'ai eu la chance de pouvoir en visiter l'atelier et la cave.Contrairement à l'Alsace où de nombreux fermiers ont investi pour fabriquer notre fameux Munster, le Comté est exclusivement produit en "fruitière" coopératives ou privées. Avant de sortir, mon sac s'est évidemment alourdi d'un gros Comté dont ma faim aura très vite raison.
En fait, c'est la gourmandise qui fait perdre la raison.

Et voici le repaire de la jolie cloche qui a si agréablement sonné l'heure du coucher hier soir. Cette église est une merveille avec ses voûtes de type roman dignes d'un plus grand édifice. Les retables du XVIII e siècle sont de toute beauté et la chaire est exceptionnelle. Il y bien d'autres choses à découvrir; j'y reviendrai un jour.


Petite pause à l'épicerie, lieu idéal pour papoter un peu avec les gens qui vivent dans ce petit paradis.

Un peu plus loin, un homme travaille avec sa fendeuse de bûches à vis sans fin. Ici l'hiver est rude et enneigé, on se chauffe beaucoup au bois; il me vient des rêves de soirées romantiques devant une cheminée où crépiterait une bonne flambée de chêne. Et pourquoi pas quelques brochettes ...


Petit détour par la Madone avant de m'arrêter au gîte de "L'aimé". Je suis "hors-saison", mais la pause est chaleureuse. Comme il est un peu tard, l'Aimé me propose de m'avancer un peu en voiture pour m'éviter une montée pénible et une nuit en pleine forêt. Il est gentil, mais je lui explique que je suis venu pour en baver et que ce qu'il vient de me dire me réjouit plutôt.


Un peu présomptueux, j'avais compté sans le "léger petit" (tu rigoles ?) excès de Comté ... pff, pff, pff, ne pas abuser des
bonnes choses ... pfff, pfff, pfff ... être raisonnable ...
Mais quand même, c'était trop bon !

La vue depuis la Roche-Bernard vaut tous les efforts. Le lac de Bellefontaine et sa tourbière sont magnifiques dans la lumière du soir.

Ce soir, j'ai rendez-vous avec ...


Les Rousses !

Hubert

Jura 11e (6) Plaisir du soir ...



La forêt,
toujours et encore, la forêt profonde.


La nuit tombe imperceptiblement et bientôt je n'arriverai plus à repérer les petits signes "rouge et blanc" peints sur les arbres.
Le chemin débouche sur une magnifique clairière où je peux poser ma tente.

Bientôt la lune prend le relai des dernières clartés et
les grands sapins se découpent peu à peu sur le ciel étoilé.

Pieds nus dans l'herbe tendre, je sens la brise légère qui m'enveloppe. Le frémissement des buissons accompagne la cloche de la vieille église de Chapelle-des-Bois qui sonne dans le lointain.

Instants délicieux ...

Nature généreuse ...

Privilège du marcheur.

Hubert

.......... L'ALBUM-PHOTO de la journée ..........

Jura 11e (5) ..... OUPS !!!



Cette étape est vraiment longue, trop longue.
Petite pause "détente" ...
Ou petit quart d'heure de folie ?...


Vous souvenez-vous ?

Ce matin, la neige, Mouthe, la Vouivre, le petit resto ...


Chapelle-des-Bois, où es-tu ?

Maintenant, c'est la forêt, la forêt, la forêt. Pas un chat (pardon, pas un lynx), pas un marcheur.
On se concentre sur ses pas : les cailloux, la gadoue, les bouses de vaches ...
Tiens, c'est vrai, elles sont toujours là, à mâcher leur chewing-gum, paisibles et souriantes.


Et puis voilà que ... mince !

C'est quoi, çà ?


OUPS !


Euh ... c'est mon slip qui glisse en bas des fesses ...

Personne en vue, d'ailleurs on ne peut pas voir, le pantalon n'a pas suivi , mais quand même !


Zut, pour remettre les choses en place, il faudrait enlever le sac, le reprendre, Pffff !!

C'est pas le moment , je suis déjà sur les rotules.

Allez, je continue comme ça ...


Et là,
Surprise !
Douces sensations ... Mhmmm ...!


Plus je marche, et plus c'est bon ...

Oubliée, la fatigue ...

Oubliée, l'étape marathon ...


Mais voici le sourire des plaisirs simples,
et aussi,

le sourire du gars qui vient de résoudre
un grand mystère,

qui vient de comprendre enfin

pourquoi les filles ont adopté ...


le STRING !!!


Hubert

Circulez, circulez ! Pas de photos SVP !


Jura 11e (4).... Nos amis suisses

Mule, âne ou mulet ?

Là, vraiment, quand on marche loin de la civilisation, on tombe sous le charme ...

D'où viennent-ils, où vont-ils ?

Un petit drapeau m'indique qu'ils sont suisses; tous les quatre, sans doute. La frontière n'est pas loin.
Je leur parle en alsacien * comme avec tous les Bâlois et ils me répondent en français (le couple, pas les bêtes, bien sûr).

OUPS !

Ils sont suisses romans et font un petit tour par chez nous.
Ils me disent qu'ils ont tout de suite reconnu mon accent belge !


Héhé !

On se serre la main, la glace est rompue.

Ils connaissent Mulhouse et sa Cité de l'Automobile, collection de voitures anciennes rassemblées par des suisses, les frères Schlumpf.

Ils m'ont parlé d'une dame de la famille Sclumpf, qui créait de petits ensembles artistiques avec de menus objets de tous les jours. Elle aurait fait don de la moitié de sa collection à un musée français, l'autre étant restée dans sa ville, justement celle d'où sont originaires nos quatre suisses.
J'ai tout oublié, charmé par la rencontre. Mais si quelqu'un pouvait m'en dire plus, j'en serais très heureux.

Les bêtes ont sagement attendu pendant les palabres, puis le bel équipage a disparu sans bruit dans la nature.

Connaissez-vous le "Voyage avec un âne dans les Cévennes" de l'écrivain Stevenson (en 1878) ?

J'espère avoir piqué votre curiosité, car c'est très facile à tenter. Tout est organisé sur place pour ceux qui aiment les animaux et qui veulent marcher léger.

Bon, pour l'instant, le baudet ...

c'est MOI !

Hubert

* l'Alsacien, ma belle langue maternelle (et paternelle). Elle m'a permis de parler facilement l'Allemand et ne m'a pas empêché d'aimer passionnément le Français. Je regretterai toute ma vie de ne pas l'avoir transmise à mes enfants. Mais elles ont reçu une autre richesse de leur maman, le goût de l'Espagnol.
C'est l'Europe !

Jura ... Sac de "rang d'honneur"...



Plaisirs de la randonnée d'automne ...

La nature a retrouvé son calme après les migrations citadines et se livre à son festival annuel de feux d'artifice de couleurs ...

Pourtant, les lumières chaudes et radieuses des derniers feux de l'été alternent sans complexes avec le froid, les brouillards, la pluie, le vent et même la neige.

On ne transpire plus sous le soleil mais les refuges sont fermés et les rencontres rares ...

Le sac pèse 17 kg car il faut (presque) tout prévoir :

- 2 l d'eau (et les comprimés désinfectants)
- 2 paires de chaussettes (les meilleures, "of course !")
- 2 polaires (avec et sans manches, l'une sert aussi de coussin)
- 1 tee-shirt "technique" (Haha, elle est bien bonne) de rechange
- 1 cape de pluie qui couvre l'homme ET le sac
- 1 surpantalon (respirant, dit l'étiquette)
- gants + chapeau
- quelques médicaments (trop, sans doute)
- 1 matelas pneumatique "autogonflant" (mon oeil !)
- 1 duvet plume léger (mais cher)
- 15 barres énergétiques (réserve de survie "accident-neige", pas toucher)
- lacets de rechange + Opinel + pince à échardes
- couverture de survie (en cas de "pépin", si t'en as pas, c'est la honte et l'amende ... honorable !)
- sacs nylon (dans chaussures trempées, pour ordures ...)
- lampes de poche à dynamo (la mienne a une boussole, génial ! ...euh ... sauf la nuit )

- 2 bâtons de marche (essayer, c'est adopter)
Ils allègent les montées, maintiennent l'équilibre dans les passages difficiles (sac lourd ou fatigue) et amortissent les descentes (quand on descend le Grand-Ballon sans ses bâtons, les genoux et les chevilles ne vous disent pas merci ... )

On ne les oubliera plus jamais, parole !!!).


- On est encore loin des 17 kg ...

- Le sac lui-même, pèse déjà plus de 2 kg ...
+ La tente Quéchua (1 place + sac), sans les piquets.
+ Le ravitaillement
+ Le matériel photo et le carnet de route

et enfin, le porte-carte pour abriter le Topo-Guide.
Il doit être 100 % étanche, donc aucune couture, en plastique soudé.

Quand au tél. portable, il doit faire partie de la fête mais j'ai eu confirmation que ce n'est pas un élément de sécurité. Les trois fois où j'aurais eu besoin de signaler ma position, pas de réseau !
Par contre, j'emporte un sifflet. (Conseil de Mr X de la FFRP qui m'a concocté mes itinéraires. Un grand merci !)

Ici, on voudrait être deux ... pour partager ...

- Cette fois, le compte y est.
J'ai pourtant l'impression qu'il manque quelque chose ... non ?


- Euh ... je suis un peu gêné, c'est un secret, j'en suis pas fier ...

- "Papalapap" * ! Pas de cachoteries sur ce blog !
C'est une question d'Honneur !
Rentre vite dans le rang !
La vérité où j'efface TOUT !

- Bon, ben voilà : il manque le réchaud, les casseroles et la recharge de gaz.

- Où est le problème ?

- C'est que j'avais promis de les emporter et je les ai ...euh ... en quelque sorte ... comment dire ... "oubliés".

- Faute avouée est à moitié pardonnée ...

- Tu comprends, ça aurait rajouté 2 kg ... et puis ... la cuisine ...
En fait, j'ai très envie que ce soit elle qui m'apprenne, tu comprends ?

- "VOUS AVEZ UN MESSAGE" !!!

Hubert

* Papalapap, version allemanique de Taratata.

jeudi 27 novembre 2008

Jura ... Désolé, pause syndicale !


Jura 11e (3) Ne le dites à personne ...

Chaux-Neuve




Ne le dites à personne, ils croient tous que je mange au feu de bois comme un trappeur.

C'est que, à Chaux-Neuve, j'y suis arrivé passablement épuisé et humide.
Mais d'autre part, la Vouivre et sa météo ensoleillée m'avaient plutôt enthousiasmés.
Alors, quand je suis tombé sur ce petit resto sympa avec terrasse au soleil, j'ai craqué.

Oui, oui, je sais, ce n'est pas règlementaire, l'esprit routard (pardon, euh ... rando) et tout et tout ... on est là pour en baver, la vie fière et joyeuse du scout, on fait dans les feuillées ...

Comment, vous ne connaissez pas les feuillées ?
Renseignez-vous vite ici, (et encore plus technique).

Bon, je reprends.

Donc, j'ai craqué pour le plat du jour, les toilettes aseptisées, le fromage Comté, le séchage des chaussettes sur le radiateur, le dessert ... l'Ami Fritz chez sa soeur, quoi ! ... jusqu'à ce que je tombe sur le journal local (et Laure Manaudou, elle en a eu combien à Pékin ?) qui annonçait un crime horrible (vigile tué à coup de barre de fer)..

Là, je me suis dit qu'il valait mieux retourner vite fait dans mes montagnes où la Bête de Gévaudan me ferait moins peur que certains de mes semblables.

Je culpabilise quand même un max car je sais qu' au même moment, une guide intrépide parcourait les Pyrénées avec 20 kg sur le dos en autonomie complète.
Mazette !!! (exclamation admirative)

Allez, soyez cool, ne le dites à personne.
Pour le moment, je rase les murs, je disparais,
d'ailleurs je ne suis plus là ...


Bien malin qui me reconnaitra ! (héhé !)

mercredi 26 novembre 2008

Jura 11e (2) ... La Vouivre ...

La source du Doubs à Mouthe

La Vouivre


Vermouth, enfin, que c'est agréable ...
Eh oui, je descends vers Mouthe.

En réalité, je n'en mène pas large; c'est long, très long quand on n'a pas fermé l'œil de la nuit.

Après l'accalmie du petit matin, la neige tombe de nouveau à petits flocons. Froid et brouillard m'accompagnent aussi.
On n'est jamais seul par ici.

On m'avait prévenu, le Syndicat d'Initiative se démène toute l'année pour défendre la réputation de la "Petite Sibérie de France".
Apparemment, tous les moyens sont bons...et efficaces !


Et pourtant, quel plaisir de marcher dans ces paysages qui se dévoilent peu à peu dans leur solitude paisible. Fouler les feuilles mortes, sauter les flaques d'eau à gué de pierre en pierre pour éviter la gadoue ... au loin, le bruissement d'une cascade ....

D'une cascade ?

L'endroit merveilleux qui apparaît au détour du chemin, c'est le fond d'un vallon où s'ouvre une grande grotte d'où jaillissent des flots tumultueux.

Mouthe, c'est aussi la source du Doubs.


Et la Vouivre ...

La Vouivre, vous me croirez si vous voulez, je l'ai rencontrée.

Lointaine silhouette courant le long du torrent, puis charmante jeune fille de 20 ans, gracieuse et sportive ...
Sans me voir, elle s'arrêta devant moi pour perdre son regard dans la source et se reposer.


Instants magiques ...

Se retournant, sourire complice pour le voyageur découvert.
Je n'ai pas songé à lui ravir "l'escarboucle" ni même à faire une photo.
Bienveillante, elle m'indiqua la météo puis son plus beau chemin, après le pont de bois, le long de la tourbière ...

...et disparut bien vite de son pas léger ...


Hubert

Trois jours de soleil, enfin ...

lundi 24 novembre 2008

Jura 11e (1) ........... Duo ...........

?????


- C'est quoi, c' truc ?
- Ce "truc", ma p'tite dame, c'est un passage randonneur et VTT.
Exprès pour vous !

Pour pas qu' les bêtes s'échappent quand vous oubliez de fermer la barrière.

-Mais c'est "horrible"" dans la nature !
-Ca, c'est vous qui voyez. Est-ce que je critique vos pots de fleurs en "Polypropimachin" ?

- Ca vous plaît, ce machin ?
- Faut être "à la page" : Modèle "Design 68200 modifié 66320 normes CEE 2008".


- Vos voisins,ils ont de beaux passages en hêtre massif plaqué mousse naturelle.
- J'aurais aussi pu mettre le modèle "Tradition 1922", mais avec ce qu'on voit à la télé américaine ... les "Votre Honneur", tout ça ...


- ???
- Ben oui ! Admettons, vous vous cassez la binette ou vous vous emmêlez les guiboles dans les traverses ...
Assurances, Sécu, avocats ... pas aux normes, pas de facture ...

PROCES ! Amende ! Prison, qui sait ?
Et qui va traire mes vaches ?

- Ah ...
- Je vois qu'on commence à s'entendre et puis, vous êtes bien jolie ...

On est entre nous,
prenons le "Pas sage"
et fermons les yeux ...

Hubert

vendredi 21 novembre 2008

ZZZzzz ...RRRrrr ...ZZZzzz ...

Jura 10e (4) ....... PLAF !!!!! ..........

Où est le sentier ?


Cherchez l'erreur ... réponse ci-dessous.


17 h
La lumière décline lentement, les lunettes se couvrent de buée, le sentier disparaît ...
Vague impression de bout du monde ...

Solitude ?
Non, vous savez que je ne me sens pas seul sur ces sentiers.
Inquiétude, sans doute (isolement si trop de neige, réseau ...)
Je cherche les balises, sur les arbres, les poteaux EDF, quelques pieux plantés dans le sol ...
Ils ont pensé au brouillard, à la neige ...Je comprend peu à peu l'esprit qui anime les bénévoles qui tracent les itinéraires.
Ils ont pensé à moi, confiance ...

Et la Providence aussi, veille.
Bientôt le débord du toit d'une grange m'invite à m'abriter.
Je jette ma tente et hop ...
Au dodo.

18 h 30
Des milliers de petits flocons blancs tombent doucement sur le bivouac endormi ...
Endormi ? Pas tout à fait.
Le studio volant de presque 2 m2 est le théâtre d'une intense activité ... intellectuelle.

On ne sait jamais ...
Et s'il tombait 1 m de neige ?

Essai infructueux de transmettre sa position (s'il fallait récupérer quelques restes congelés).
Evidemment, pas de réseau !

Raconter ses dernières heures sur son petit carnet bleu.
Pour ses enfants, ses amis ... et le reportage de Paris-Match.

Regrets amers (peut-être éternels) d'avoir refusé de participer au stage de survie dans le
Yukon proposé par Fernand Lamy il y a 35 ans à l'Ecole Normale d'Instituteurs (vous vous rappelez, c'est lui qui nous avait emmené barouder au bord du Doubs ...
Comment ?...
Vous n'avez pas lu tout le blog ?
(Cliquez sur 19 sept. et allez en bas)

- J' le crois pas, t'as pas fait l' stage ?
- J' avais pas l' temps!
- Pas très courageux, hein !
- J'aurais voulu t'y voir : "Marches forcées dans les montagnes avec paquetage de 15 kg, repas au feu de bois sans allumettes, bivouac précaire dans la neige, pas de portable (de toute façon, ça n'existait pas) ...
...euh ... quand on a su que les filles ne viendraient pas ...
- Tiens, tiens ...

Le vent hurle sur la chaume désolée, ça grelotte dans le duvet, la roulette du stylo se fige, la lampe faiblit ... minuit ... les yeux se ferment ...

PLAF !!!

Le toit de la tente s'aplatit sur mon ventre comme une claque sur les fesses.
Flocon après flocon, le poids de la neige a fait plier les arceaux.
Je me débats comme un diable dans un bénitier.

Fin des hostilités. La tente, miracle de technologie, reprend forme.
J'ai eu chaud !
J'ai enfin chaud. Position du fœtus et "ronron".
.
PLAF !

Faut vraiment être (xxx) pour planter sa tente sous une gouttière quand il neige !
Alors, au petit matin doux ...
Ma pauvre tente, comme une crêpe au sucre !
Mais le matériel est au point et les arceaux se redressent sans se plaindre.
Vite, le pantalon, la polaire (mon oreiller) ... mes chaussures (ben oui, dans la mélasse) ... et dehors ...

PLAF !

Une deuxième avalanche rate la tente et s'écrase sur ma tête mais le matériel est sauf.
Photo souvenir express et récupérer le bardas, fissa !
Ça s'appelle ...

"Foutre le camp" !

Hubert

.......... L'ALBUM-PHOTO de la Journée ...............

Aux dernières nouvelles, Fernand Lamy serait un as de l'aquarelle.
Du côté de Huningue (68). Si, si !
Quand au Grand Nord canadien, il le connaît (presque) comme sa poche.

jeudi 20 novembre 2008

Jura 1Oe (3) .... Tourner en rond ....

Et maintenant ..?

Comme c'est romantique !

Une grande clairière entourée de sapins posés sur un manteau de velours blanc.
Au milieu, un petit bosquet comme dans un jardin anglais.
Trois ou quatre trouées laissent deviner des possibilités de sentiers ...
Pas de balises visibles, sans doute emportées par le travail des bûcherons.

Il faut explorer
chaque naissance de chemin, tous les sous-bois, comparer les directions avec la carte ...
Tourner en rond dans la neige et les doutes.
Soudain j'ai froid.
"Nour nét yachda !" (Pas d'affolement)

Qu'aurait fait mon guide ?
"Mets toi à la place du baliseur",
me souffle-t-elle à l'oreille ...

Le bosquet, mais oui, le bosquet central !
Ecarter les buissons qui entourent le grand sapin : un vieux panneau à l'inscription effacée indique une direction. Une seule.
Je cours à la lisière ... un peu plus à gauche, un peu plus à droite, par ici, non, par là.
Ah cette neige ! C'est pourtant la direction ...
Je m'enfonce un peu plus dans les taillis. Je sens le sol un peu plus dur sous mes pas. Plus d'herbe, la terre, les cailloux ...

Un petit muret, une clôture, un tourniquet ...
Délivrance !

45 min. plus tard ...

Que le bonheur est bon quand on s'est battu pour l'obtenir.

Le sel du plaisir ...

Hubert

............... L'ALBUM-PHOTO de l'étape ...............

mercredi 19 novembre 2008

Jura 10 e (2) .... Cogito ergo sum ......



"Je pense, donc je suis."

Je pense et je suis.

Je pense et je te suis.

Je pense et je te suis ici.

Patience, persévérance,

Confiance ...

Hubert

«Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.»



"L'Invitation au voyage " de Baudelaire.

"Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur,
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes,

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
A l'âme en secret
Sa douce langue natale.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté."


Cogito ergo sum

dimanche 16 novembre 2008

Jura 10e (1) Le Mont d'Or (1463 m)

Chez Dominique, aux Hopitaux-Neufs.


Petit matin frais, gris et humide.

A 500 m du bivouac de cette nuit, je découvre la gare du petit train touristique.
Si j'avais su ... en 5 min j'aurais atteint les Hôpitaux-Neufs et j'aurais pu dormir sous l'auvent du guichet.
Mais qu'aurais-je eu à raconter ?
Qui sait, peut-être un coup de mon éditeur ...

A l'épicerie, Dominique m'aide à préparer mes
sandwichs.
Grand départ : Mont d'Or, me voilà !

Mais au bout d'une demi-heure , PANIQUE !

Où est mon appareil-photo ?
Disparu !
Sans lui et sans témoin, comment attester mon "exploit" ?
Vite, retour chez Dominique.
Rien vu, rien trouvé.

Petit strip-tease dans la boutique : gants, bonnet cape, polaire, porte-carte, pochette-oseille, lunettes (n'importe quoi ..!) ...

COUCOU, c'est moi !!!
Entre chemise et tee-shirt comme une perle dans un mille-feuille.

Case départ.
La montée est dure. Les mains rougies par le froid réclament les gants. Bien équipé, on tient le coup dans la pluie glacée et le vent contraire. Brouillard épais à couper à l'
Opinel.
Le sommet enfin.
Pas de panneau mais une borne : je suis bien là ou je suis !
Pour la vue des Alpes, faudra revenir, malgré la méga-jumelle à pièces : business is business (ni cartes ni chèques).

Vite un coup de fil au sponsor pour les actualités et hop, la descente. Gare au St Hubert glacé jusqu'au printemps.
Plus bas, au téléski, on me dit qu' "ils ont annoncé de la neige mais qu'avec ce taux d'humidité, y faudrait au moins du -3 ".
Fortiche, le gars !
C'est lui qui a les codes secrets des "canons" ... à neige.
Confiance, donc.

La descente vers la "Petite Sibérie française" continue.
Une heure plus bas, le -3 et la neige sont là.
Le temps change vite en montagne,

ou bien

"Errare humanum est" ?

Hubert

Mon pauvre, si tu savais ...





Interlude : L'oeuf ET la poule ?

Enfin apaisé ...


... car elle a fleuri dans mon jardin, samedi à 16 h 19 ...


Un homme se rend chez le psychiatre.


- Mon frère a un problème : il se prend pour une poule.
- Eh bien, pas de problème, on va l'enfermer.
- Si, il y a un problème, c'est que j'ai besoin des œufs !

Nos vies sont plus ou moins liées, voire imbriquées. On a tous quelque chose à donner ... et à recevoir.

Merci à Clément qui a plus d'un tour dans son sac :

Un corbeau confortablement assis sur une branche de laquelle il a chassé la colombe voit soudain la neige tacher son plumage : un flocon, deux flocons (ce n'est rien, un flocon, plus léger qu'une plume), mille flocons, dix mille, neige puis glace ... la branche casse et voilà notre squatter le nez dans la mélasse.

Si tout le monde s'y met ...

Je n'ai pas eu besoin de dessin, vous non plus.

Hubert




lundi 10 novembre 2008

Jura ........ Qui l'eût cru ? ........

Attendez les gars, euh, j'vous jure, la prochaine fois, j' s'rai poli !
Mon saaac !!!
Siouplait, j'recommencerai plus ! Parole !


Oui, qui l'eût cru, que l'on puisse écrire et même publier, des trucs pareils.
On ne se méfiera jamais assez d'Internet, on y trouve de ces inepties ...

Alors, il ne me reste qu'une issue à peu près honorable. Comme dirait l'autre, "Si ces mystères nous dépassent, feignons d'en être l'organisateur" (Jean Cocteau).

A vos lunettes !

Je vous propose donc, chers amis lecteurs curieux et perspicaces, un petit jeu destiné à remuer vos méninges.

Il vous faudra juste un peu de temps.
(Je pense particulièrement à tous mes amis pressés ou nourris de compote télévisuelle qui se contentent de cliquer sur les albums-photo, ignorant superbement mes textes amoureusement ciselés pour eux pendant mon désormais si jalousement envié temps libre).

* Question 1 :

Dans l'un des billets du 6 novembre, j'ai commis une erreur d'observation flagrante.

J'ai prétendu avoir vu quelque chose que je n'ai pas vu.
Et bien sûr, tout le monde a gobé, moi le premier !

Comparez les textes du 6 novembre avec les photos de l'album.

Quelle est cette erreur d'observation ?


* Question 2 :

Toujours plusieurs billets de la 9e étape, j'ai commis une autre erreur, mais scientifique celle-là, et totalement impardonnable.(La honte si mes profs l'apprennent, pitié, pas ça !)
Un enfant de maternelle m'aurait tiré les oreilles. Ils sont observateurs, mais heureusement qu'ils ne savent pas encore lire...

Quoique ...
(avec les nouvelles méthodes et programmes, on peut rêver ...)


Comparez les textes des 2 et 6 novembre avec les photos de l'album.

Quelle est cette erreur scientifique ?


Vos réponses devront être envoyées par MAIL à : rando6866@gmail.com adresse sympathique où vous pouvez également me dire toutes les gentilles choses qui vous passent par la tête.

Vous connaissez déjà la solitude "du coureur de fond" ou du "promeneur solitaire", vous avez ici l'occasion d'adoucir celle du gardien de vos insomnies, angoissé devant "l'écran blanc de ses nuits noires".

Et qu'est-ce qu'on gagne ?

Haha !
Mauvaise réponse et surtout, question hors-sujet. Vous reviendrez en septembre, tout l'été pour réfléchir !
Autre question ?

Pas de question ?
Eh bien mesdames et messieurs, je vous remercie.
Rendez-vous sur le blog où les noms des gagnants seront publiés ...

à mes frais.

Hubert


........... ALBUM de la 9e étape

La parenthèse enchantée *°

Mathilde et sa maman de la ferme-auberge du Haag


La Parenthèse Enchantée.


Matin du 8 novembre.
Mon ami(e) le Soleil frappe aux carreaux!
J'ai un cadeau à faire ...
...et une revanche à prendre sur la fin du GTJ.

Carpe Diem, comme si c'était le dernier ...

Enfin, remonter au Grand-Ballon !

Je suis prêt en 4 coups de cuillère à pot.
Pas question de me charger comme un mulet.

- une bouteille d'eau
- une polaire à manches, une veste légère (pluie et coupe-vent)
- des gants, un bonnet (celui-là, il va me manquer car je l'oublierai)
- mes bâtons de marche (pas de bol, ils seront oubliés eux aussi)
- une paire de chaussettes (sous les feuilles mortes, gare aux flaques d'eau)
- une lampe de poche à dynamo
- le téléphone portable pour le fun (il n'y a jamais de réseau quand on a des problèmes, expérience du GTJ)

- une couverture de survie, un sifflet et 5 barres de céréales (quand on marche seul, on ne sait jamais ...)

Incroyable, je ne sens pas le sac !

A 14 h, je suis sur le parking de la gare de Moosch (68). De là, part le chemin le plus direct et offrant le plus grand dénivelé : 1000 m.
Il est tard, mais il n'y a pas d'heure pour les braves et je suis équipé pour la nuit.

En chemin, des rencontres :
- vous en avez pour 4 h, hop ! hop ! (un septuagénaire)
- dans 3 heures, vous y serez peut-être ( un sexagénaire)
- un jour,j'y suis arrivé en 2 heures (un quadragénaire)

Y aurait-il une logique de la marche ?
Plus on est jeune, plus ça va vite, c'est ça ?
Dans ce cas, pour moi, en 1 heure ce sera bouclé (quand on aime, on a toujours 20 ans).

J'ai failli y arriver, mais c'était sans compter cette charmante randonneuse qui m'a raconté comment elle a fait les Alpes et les Cévennes en camping itinérant avec son mari, il y a 50 ans (matériel style armée française, un peu lourd mais costaud).
Elle m'a aussi appris qu'il y a des cabanes ouvertes pour s'abriter, dispersées un peu partout dans le massif des Vosges.
Avec les Anciens, on ne voit pas le temps passer.


Sans compter aussi avec cette jolie fleur bleue, la magnifique vue sur Geishouse, les trois bûcherons du dimanche, le plaisir de passer ses mains dans l'eau claire des sources ou de bousculer les feuilles mortes des premiers feux de l'automne ...

Quel bonheur !

La ferme du Haag est atteinte à 17 h. Froid de canard !
En chemise jusque là, j'allège mon sac de tout ce qu'il contient.
Prêt pour l'ascension (presque) hivernale de la face Ouest de mon 1424 m.

Il faudra encore 30 min. pour arriver au sommet coiffé du Radôme de l'Aviation Civile comme un pompon sur un bonnet. C'est mon petit Mont-Blanc à moi !
Encore quelques marches puis bien s'accrocher pour ne pas s'envoler.

Un peu plus bas, le monument des Diables Bleus, dressé à la mémoire des Chasseurs-Alpins qui ont laissé leur vie pendant la guerre de 14-18 (en ce moment, ils sont en Afghanistan).

Au loin, les lumières de la ville et le soleil couchant. Instants magiques, plaisir renouvelé à chaque randonnée. La nature nous rend bien les efforts que nous faisons pour la rencontrer ...

Il faut vite retourner à la ferme. les cailloux clairs du sentier tracent la voie dans la pénombre.
Une petite assiette froide pour mieux redescendre les 1000 m.
Mathilde,la fille du fermier, fait des aller-retours entre la cuisine et la salle; elle est gaie et spontanée. Elle a 10 ans. Autrefois, dans la boutique de mes parents, c'était le même manège.

Elle aussi, aura droit au "Mini-zoo" chanté par son auteur, comme les enfants du Jura.
(Patience, je vous raconterai).

Il faudra bien que je lui explique pourquoi j'aime faire chanter les enfants comme son "maître" de la classe à 4 niveaux de Geishouse ...

Et le naturel revient au galop ... Maintenant elle connaît tous mes "trucs" pour retrouver facilement les réponses des tables de multiplication. Evidemment, vous pensez bien que nous n'avons pas pu éviter l'embuscade des divisions ... mais chut !

Si vous voulez connaître nos secrets, vous savez où elle habite, et en plus, on y mange très bien.

Sa maman me prépare un échantillon de fromages de la ferme qu'elle me conditionnera sous vide (c'est pour voyager loin) : du Barkas, 2 sortes de tomme et un excellent Munster (je m'y connais !).

Une photo et nous nous quittons à regret. Mais un jour, je reviendrai pour prodiguer quelques encouragements ou, qui sait, me laisser surprendre par ses efforts.
Bonne chance, Mathilde, et travaille bien ton accordéon. Un jour, nous referons le "Mini-zoo" en musique.

Nuit noire ... mais non, la lune est là.

Je prends la route qui serpente entre les épicéas.
Carrefour de la Chouette, bruissement des feuilles dans le vent du soir.

Soudain !!!

Soudain une famille de chevreuils traverse lentement la route. Ils se découpent à contre-lune dans la nuit. Les trois petits se serrent contre leur maman tandis que le mâle fait face à 20 m intrigué par la lueur de ma petite lampe.

Moment de grâce infinie. Je suis ému et je ne voudrais pas vivre seul, cet instant.
Déjà, ils repartent sans bruit dans la forêt et je m'empresse de partager mon émotion (il y a du réseau).

Un peu plus loin, je peux quitter la route pour un chemin forestier plus direct et sans danger. Les pieds commencent à souffrir tandis que les mains se réchauffent à tourner la manivelle de la dynamo.
Au bout de 2 h 30, le village est là, baigné de Lune.

Et la Lune a besoin du Soleil pour rayonner ...

Hubert

............... L'ALBUM de la RANDONNEE ...............
Cliquez sur ALBUM puis sur Diaporama au dessus de la 1ère photo

................. Ferme-auberge du Haag .................

vendredi 7 novembre 2008

Jura 9e (6) 21 oct. Galère !!!

Le bivouac était derrière moi, devant le sapin.

En quittant Dany et Christian, je retrouve la pluie et je me remets en route.
La nuit tombe plus vite que je ne pensais et c'est le long de la voie de chemin de fer que je trouve enfin un lieu de bivouac acceptable.
Je me félicite d'avoir ma tente automatique. Quelques secondes et hop, l'homme et son sac se jettent dans le frêle abri.
Enfin au sec !

Mon œil ...

Toute la nuit le "floc-floc" de la pluie battante sur la toile en nylon. Comme il fait froid, la condensation intérieure ne tarde pas à goutter sur mon nez.
En camping d'hiver, tu as le choix : être trempé par la pluie ou par la condensation.

J'en connais une qui se passe de tente et ne s'en trouve pas plus mal. Un bon sac-poubelle vert, on en trouve partout
, ça ne coûte rien, c'est léger, ça ne prend pas de place et tu disparais dans la nature. Mais bon, il ne faut pas être trop grand ! (ni trop douillet)

Cette nuit-là, pas de train fantôme.

Au réveil, pas un rayon de soleil. On a intérêt à l'avoir dans le cœur.
Et on se sèche comment ? On ne se sèche pas, voilà !
Je remballe mon petit matériel humide, voire mouillé, et en route.

Gaiement SVP !

Hubert

PS : la poule mouillée sur la photo, c'est moi.
J'espère que je vous ai bien filé le bourdon !
Ha Ha !!!


jeudi 6 novembre 2008

Jura 9e (5) 21 oct. Un BONHEUR




Le Touillon.

Alors que pour la nième fois je souriais devant une de ces jolies fontaines malicieusement surmontées du panneau plus ou moins discret "Eau non potable" (le bonheur du randonneur assoiffé, et pourquoi pas une tête de mort ?), j'avise un petit panneau avec une flèche "Horloges".

Il faut remonter 300 m plus haut, mais l'espoir fou d'en savoir plus sur cette spécialité comtoise qui fait des pieds-de-nez à nos voisins suisses à travers la frontière proche, me donne des ailes en accord avec mon look de poule mouillée.

Dans cette ancienne ferme, je découvre avec surprise l'antre d'un artisan-créateur original. Christian Bernardet m'accueille chaleureusement au milieu de son exposition d'horloges anciennes qu'il restaure. Elles pourront revivre de longues années dans les foyers qui les adopteront.

Mais dès l'entrée, c'est autre chose qui attire le regard et très vite, fascine le visiteur : deux incroyables mécaniques célestes figurant la position de la lune par rapport à la terre et dont il a lui-même calculé les mouvements puis fabriqué les éléments.

http://www.horloges-bernardet.com/
http://www.tellurium.fr/

La rencontre impromptue entre ce maître de l'espace-temps et l'aspirant facteur d'orgues et de clavecin s'avère rapidement fructueuse; le temps passe vite, et bientôt sa femme, Dany, nous propose un thé. Belle occasion de découvrir une magnifique maison ancienne aménagée par un couple respectueux des objets et de l'esprit du passé.

De fil en aiguille, la matinée se poursuit devant un excellent saumon au riz où j'apprécie tout autant un certain art de recevoir en toute simplicité.
J'apprends tout sur les bienfaits des "Omégas 3", nous parlons du temps qui passe (et qu'il ne faut pas perdre), du chauffage solaire à eau (plein de promesses), de la vie à deux (savoir se trouver et surtout se garder) et même de spiritualité (facettes multiples pour un besoin universel).

Ils savent aussi prêter attention à mes préoccupations du moment, partageant leur expérience avec sincérité et me conseillant avec délicatesse.

Il se fait tard et il faut aussi songer au travail.
Dany étale quelques cadrans d'horloges sur la table et commence à y peindre des fresques de fleurs des champs. Elle est belle et c'est une artiste, comme son mari.

Ils acceptent gentillement de faire quelques photos et je quitte ce couple avec regret car j'ai passé avec eux une des plus belles journées de ces dernières années ...

Et pourtant, nous ne nous connaissions pas...
Merci, Dany et Christian.

Hubert

............. L'ALBUM-PHOTO de la rencontre...........

Jura 9e (4) 20 oct. .... Perdu de vue ...

Le Vert Paradis.


Mon pauvre ami, tu vois pas clair ...


...tes yeux sont fatigués !


Le Module lunaire de la NASA (C'était donc vrai !)


Eh oui, ça arrive ...
Même aux meilleurs !

Un carrefour, un magnifique panneau indicateur, le petit signe rouge et blanc, tout y est, et en modèle 3* luxe, avec ce superbe chemin forestier, l'inespérée autoroute pédestre ...

Mais il est 18 h et j'ai 8 h de marche dans les pieds. Le sac de 17 kg scie mes épaules et je marche penché en avant, les yeux fixés au sol pour épargner trous et cailloux à mes chevilles fatiguées.

Au bout de 25 minutes la voie unique est plus étroite, les arbres plus proches, mais c'est droit, je continue sans me poser de questions.
Tiens, tiens, c'est un peu mou par ici, terrain détrempé, ornières à noyer un éléphant (ça va mal, il fabule déjà).

STOP ! On arrête la marche au radar !

Les pieds dans la boue comme le coq sur son tas de fumier, me voilà au point de rencontre de 5 allées de débardage plutôt croquignolesques : zig-zag, dos d'âne, traversée du petit bain, branches cassées, traces de pneus du Module lunaire de la NASA (hou là là, ça n' s'arrange pas, bientôt Blanche-Neige et les 7 nains).

Bon. Sans blague,
Où sont les balises ?

Trois minutes pour l'exploration de chacune des cinq directions et RIEN ... que des bandes rouges, des plaquettes à numéros pour délimiter les parcelles, quelques signes cabalistiques indéchiffrables de l'ONF ...

Point positif, je ne suis pas encore chez les Papous.
Je suis tout simplement perdu dans la forêt profonde et légendaire du Jura.(Oups !)

Mon coco, la nuit des temps commence à t'envelopper et tu ne sais pas ce qui t'attend.
Peut-être tout un monde tapi dans les grottes et les buissons ...
La poudre d'escampette et plus vite que ton ombre ...


Aussitôt dit, aussitôt ... euh, c'est par où, déjà ?

Attends, pas de panique, tu as ta tente sur le dos et des vivres pour 3 jours (haha ! Ca me fait penser à une blague alsacienne. En 1914 on leur avait dit : Emmenez des "Vivres pour trois Chours" et le p'tit Poilu est venu avec sa femme. Haha ! J'vous fais un dessin ?)

N'empêche que le rigolo plein d'poils a fait demi-tour sans tambours ni trompettes (j'vous dis pas l'état des chaussures), a jeté sa tente derrière le premier tas de gravier venu (si, si !) et s'est couché vexé comme un pou sans demander son reste en maudissant les baliseurs "alla va comme j'te pousse" ...

Comme c'est injuste !

Ce n'est qu'au petit matin frais qu'il comprendra son erreur.
Inspecteur Robin des Bois, on veut les preuves !

Arrêt sur images :

Regardez tout en haut, bien sûr,vous l'auriez vu, vous, le mignon petit signe rouge et blanc sur le 1er tronc d'arbre signifiant qu'il fallait prendre le petit sentier buccolique partant sur la gauche ...
Il y a même un petit panneau indicateur blanc sur le côté (allez, y a pas de honte à prendre une loupe à votre âge).

Et la jolie petite croix règlementaire et normalisée bien placée 20 mètres plus loin pour rappeler à l'étourdi qu'il est sur une fausse piste, vous ne l'auriez pas ratée, je présume ?

CARAMBA ! Tout y était !

Toutes mes excuses aux baliseurs dévoués et bénévoles.
Je leur dis ...

MERCI

Hubert

.......... L'ALBUM-PHOTO des 2 JOURS..........

Jura 9e (3) 20 oct. Ah Les vaches !

Cherchez l'intrus ...


Catastrophe ! Vite, mon manuel des Castors Juniors !


Au lever, elles sont toujours là !

La plus hardie s'approche pour lécher mes belles chaussures Lowa neuves en cuir. On dirait vraiment qu'elle a retrouvé ... (non, je dois résister à la tentation d'écrire cette idée à 3 sous).
Un petite caresse sur le museau pour détourner l'attention, et hop, je reprends mon bien.
C'est fou, avec les filles, j'ai le ticket. Les câlins, ça marche toujours!

Maintenant, le morceau de bravoure : ranger la tente 2 secondes en moins de 2 minutes.
Un petit coup d'œil sur la vidéo d'Héloïse, et en deux temps, trois mouvements, c'est plié (après trois essais, vous ne le répèterez à personne, promis ?).

En route pour le fort Mahler, le château de Joux et le lac de St-Point.

Mais tout ça, c'est du pipeau, je ne sais pas encore que je ne suis qu'à la veille de les voir, car à 8 h de marche, je serai ...

Perdu !

Hubert