mercredi 17 décembre 2008

Jura 15 (5) ... Twist and shout !

Le fil d'Ariane.

La lumière décline, le soir tombe inexorablement ...

Je suis la clôture au bord de la falaise comme un fil d'Ariane qui se déroule de ballons en vallons.

Bientôt, la pénombre envahit le paysage d'un voile inquiétant et le sentier quitte peu à peu son son tracé évident.

A présent, je dois suivre les petites balises en bois fichées en terre. Elles font 30 cm et sont surmontées du signe rouge et blanc. Elles zigzaguent entre les larges gouffres jurassiens (emposieux ?) larges comme autant de trous d'obus. Ils sont tous fermés, sauf un qui est tout de même protégé.

Elles suivent plus ou moins les sentiers des vaches qui parfois se divisent, s'éloignent puis se perdent ou se rejoignent comme les rails d'une gare de triage.

La pluie glacée redouble et je lutte contre le vent. J'équarquille les yeux et sous mes pieds, je cherche la terre et les cailloux pour ne pas dévier dans l'herbe glissante.


Bientôt je ne distingue plus les balises et j'avance au jugé.

Il faut absolument rejoindre ce chemin qui n'est sans doute plus qu'à une centaine de mètres.

La lampe est maintenant indispensable. Sous la pluie battante, j'enlève ma cape, je pose le sac. Elle est bien là, dans la poche supérieure. L'eau dégouline dans mon cou, mon pantalon mouillé se plaque sur mes jambe. Vite, remettre la cape. Mais impossible de lutter contre le vent déchaîné.

Je finis par renoncer. De toute façon, je suis déjà trempé comme une soupe, de la tête aux pieds.

Après 50 tours de manivelle, je serre ma cape dans une main avec mes bâtons et je continue ma progression hasardeuse ma petite lumière dans l'autre ...

Incroyable, une balise à 10 m, un peu plus haut, sur la gauche.

A côté, Elle aussi, Elle est là, souriante et détendue, short bleu et tee-shirt jaune de l'été, les cheveux au vent ...
Déjà, elle m'entraîne dans la nuit ...

Une, trois, cinq balises , je saute sur le chemin .

Et maintenant, à gauche, à droite ?

La question n'est plus là. Trouver 2 m de terrain à peu près plat et sans cailloux. J'erre sur ce plateau désolé pendant quelques minutes ...

Mes doigts rougis et raidis par le froid jettent la tente un peu au hasard. Le sac et le bonhomme plongent à l'intérieur.

Entre l'arrêt et la fermeture de l'abri ...

10 secondes !!!

Hubert

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