vendredi 19 décembre 2008

Jura 15 (6) Chachacha (Glaglagla !)

Au petit matin blême ... un petit point vert ...


Les vêtements trempés collent à la peau ; il faut s'en débarrasser au plus vite. Le duvet humide se referme comme une porte de cave sur un corps ruisselant et grelottant.

Le sol en pente me fait glisser vers la toile mouillée de condensation.

Que se passera-t-il cette nuit ?

Y aura-t-il de la neige au matin ?

Je ne pense pas à m'envelopper dans ma couverteure de survie mais je me rassure en pensantque j'ai des vivres et de l'eau pour trois jours et des vêtements secs au fond du sac pour demain (enveloppés dans des sacs plastiques étanches).

Je tente de signaler ma position avec le portable. Pas de réseau !
L'aventura ! Vous verrez du pays, qu'ils disaient ...

Tourner la manivelle de la dynamo, la lumière est assurée.Quelques barres chocolatées me réconfortent. Je pense à tous ceux que j'aime et que je veux revoir. Mieux vaut qu'ils ne sachent pas ; après tout, je ne suis pas dans l'Himalaya.

Je ne ferme pas l'oeil de la nuit, me retournant sans cesse dans le duvet froid, humide et trempé par l'eau des vêtements et du sac qui s'écoule doucement le long du matelas.

La tente se couche à moitié sous les assauts du vent et à présent, le grésil mitraille sans répit la fine toile de nylon.

Protéger la carte, le topo, l'appareil-photo ... et demain ...

Au matin, les éléments se sont calmés.
Sortir du sac et se changer. Que c'est bon !

Pas de neige, mais le froid brûle les doigts engourdis qui doivent replier la tente et ranger.

Solitude ...

Se remettre en route. Après le virage, à 300 m, les bâtiments des téléskis du col de Crozet.
Un 4X4 de maintenance monte de la vallée...

... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...

Tout ça pour ça !

Tout ça pour un grain de sable qui grippe la belle machine : bonne préparation, équipement tip-top, forme olympique ...

Tout ça parce que ma lampe était dans le sac, sous la cape ... au lieu d'être à portée de main, dans ma poche (comme l'Opinel et le portable).

J'aurais terminé dans un fauteuil et au sec de chez sec, les pieds en éventail, bercé par les hululements du vent dans les voiles ...

Il paraît que l'expérience entre à coup de pieds aux fesses, mais pour moi c'était plutôt un ...

KO technique !

Qu'importe, car au fond,
quand j'y pense,
j'étais là pour ça ...

Non ?

Hubert

..... L'ALBUM-PHOTO de la journée .....


Pour la nuit, désolé, pas de reportage.
J'étais très occupé !

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