Mathilde et sa maman de la ferme-auberge du Haag
La Parenthèse Enchantée.
Matin du 8 novembre.
Mon ami(e) le Soleil frappe aux carreaux!
J'ai un cadeau à faire ...
...et une revanche à prendre sur la fin du GTJ.
Carpe Diem, comme si c'était le dernier ...
Enfin, remonter au Grand-Ballon !
Je suis prêt en 4 coups de cuillère à pot.
Pas question de me charger comme un mulet.
- une bouteille d'eau
- une polaire à manches, une veste légère (pluie et coupe-vent)
- des gants, un bonnet (celui-là, il va me manquer car je l'oublierai)
- mes bâtons de marche (pas de bol, ils seront oubliés eux aussi)
- une paire de chaussettes (sous les feuilles mortes, gare aux flaques d'eau)
- une lampe de poche à dynamo
- le téléphone portable pour le fun (il n'y a jamais de réseau quand on a des problèmes, expérience du GTJ)
- une couverture de survie, un sifflet et 5 barres de céréales (quand on marche seul, on ne sait jamais ...)
Incroyable, je ne sens pas le sac !
A 14 h, je suis sur le parking de la gare de Moosch (68). De là, part le chemin le plus direct et offrant le plus grand dénivelé : 1000 m.
Il est tard, mais il n'y a pas d'heure pour les braves et je suis équipé pour la nuit.
En chemin, des rencontres :
- vous en avez pour 4 h, hop ! hop ! (un septuagénaire)
- dans 3 heures, vous y serez peut-être ( un sexagénaire)
- un jour,j'y suis arrivé en 2 heures (un quadragénaire)
Y aurait-il une logique de la marche ?
Plus on est jeune, plus ça va vite, c'est ça ?
Dans ce cas, pour moi, en 1 heure ce sera bouclé (quand on aime, on a toujours 20 ans).
J'ai failli y arriver, mais c'était sans compter cette charmante randonneuse qui m'a raconté comment elle a fait les Alpes et les Cévennes en camping itinérant avec son mari, il y a 50 ans (matériel style armée française, un peu lourd mais costaud).
Elle m'a aussi appris qu'il y a des cabanes ouvertes pour s'abriter, dispersées un peu partout dans le massif des Vosges.
Avec les Anciens, on ne voit pas le temps passer.
Sans compter aussi avec cette jolie fleur bleue, la magnifique vue sur Geishouse, les trois bûcherons du dimanche, le plaisir de passer ses mains dans l'eau claire des sources ou de bousculer les feuilles mortes des premiers feux de l'automne ...
Quel bonheur !
La ferme du Haag est atteinte à 17 h. Froid de canard !
En chemise jusque là, j'allège mon sac de tout ce qu'il contient.
Prêt pour l'ascension (presque) hivernale de la face Ouest de mon 1424 m.
Il faudra encore 30 min. pour arriver au sommet coiffé du Radôme de l'Aviation Civile comme un pompon sur un bonnet. C'est mon petit Mont-Blanc à moi !
Encore quelques marches puis bien s'accrocher pour ne pas s'envoler.
Un peu plus bas, le monument des Diables Bleus, dressé à la mémoire des Chasseurs-Alpins qui ont laissé leur vie pendant la guerre de 14-18 (en ce moment, ils sont en Afghanistan).
Au loin, les lumières de la ville et le soleil couchant. Instants magiques, plaisir renouvelé à chaque randonnée. La nature nous rend bien les efforts que nous faisons pour la rencontrer ...
Il faut vite retourner à la ferme. les cailloux clairs du sentier tracent la voie dans la pénombre.
Une petite assiette froide pour mieux redescendre les 1000 m.
Mathilde,la fille du fermier, fait des aller-retours entre la cuisine et la salle; elle est gaie et spontanée. Elle a 10 ans. Autrefois, dans la boutique de mes parents, c'était le même manège.
Elle aussi, aura droit au "Mini-zoo" chanté par son auteur, comme les enfants du Jura.
(Patience, je vous raconterai).
Il faudra bien que je lui explique pourquoi j'aime faire chanter les enfants comme son "maître" de la classe à 4 niveaux de Geishouse ...
Et le naturel revient au galop ... Maintenant elle connaît tous mes "trucs" pour retrouver facilement les réponses des tables de multiplication. Evidemment, vous pensez bien que nous n'avons pas pu éviter l'embuscade des divisions ... mais chut !
Si vous voulez connaître nos secrets, vous savez où elle habite, et en plus, on y mange très bien.
Sa maman me prépare un échantillon de fromages de la ferme qu'elle me conditionnera sous vide (c'est pour voyager loin) : du Barkas, 2 sortes de tomme et un excellent Munster (je m'y connais !).
Une photo et nous nous quittons à regret. Mais un jour, je reviendrai pour prodiguer quelques encouragements ou, qui sait, me laisser surprendre par ses efforts.
Bonne chance, Mathilde, et travaille bien ton accordéon. Un jour, nous referons le "Mini-zoo" en musique.
Nuit noire ... mais non, la lune est là.
Je prends la route qui serpente entre les épicéas.
Carrefour de la Chouette, bruissement des feuilles dans le vent du soir.
Soudain !!!
Soudain une famille de chevreuils traverse lentement la route. Ils se découpent à contre-lune dans la nuit. Les trois petits se serrent contre leur maman tandis que le mâle fait face à 20 m intrigué par la lueur de ma petite lampe.
Moment de grâce infinie. Je suis ému et je ne voudrais pas vivre seul, cet instant.
Déjà, ils repartent sans bruit dans la forêt et je m'empresse de partager mon émotion (il y a du réseau).
Un peu plus loin, je peux quitter la route pour un chemin forestier plus direct et sans danger. Les pieds commencent à souffrir tandis que les mains se réchauffent à tourner la manivelle de la dynamo.
Au bout de 2 h 30, le village est là, baigné de Lune.
Et la Lune a besoin du Soleil pour rayonner ...
Hubert
............... L'ALBUM de la RANDONNEE ...............
Cliquez sur ALBUM puis sur Diaporama au dessus de la 1ère photo
................. Ferme-auberge du Haag .................
lundi 10 novembre 2008
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